Fruits et légumes et bien-être
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Etude expérimentale
Dans cette étude expérimentale chez de jeunes adultes peu consommateurs de fruits et légumes, une intervention consistant pendant 14 jours à donner 2 portions par jour de fruits et légumes frais augmentent leur bien -être psychique avec de meilleurs épanouissement, vitalité et motivation en comparaison du groupe témoin. Pas d’effet sur l’humeur, les symptômes dépressifs et l’anxiété. Let them eat fruit! The effect of fruit and vegetable consumption on psychological well-being in young adults: A randomized controlled trial. Conner TS et coll., 2017. PLoS ONE. doi:10.1371/journal.pone.0171206. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28158239
Etudes de suivi
Dans ce suivi de plus de 12000 Australiens, une augmentation de la consommation de fruits et légumes s’associe, à terme, à une augmentation de la sensation de bonheur, de la satisfaction de la vie, et du bien-être, après prise en compte des revenus et de facteurs personnels. Les auteurs estiment que 8 portions par jour correspondent au gain psychologique de retrouver un emploi après une période de chômage. Evolution of Well-Being and Happiness After Increases in Consumption of Fruit and Vegetables. 2016, Mujcic R et coll, Am J Public Health, doi:10.2105/AJPH.2016.303260. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27400354
Dans ce suivi d’adolescents d’origine multi-éthnique à Londres, sur 3 ans, une consommation de fruits et légumes inférieure à une portion par jour est liée à une augmentation de troubles psychologiques, sur l’échelle du Total Difficulties Score. Les enfants de minorités ethniques consomment moins de fruits et légumes que ceux qui sont d’origine locale. Une éventuelle faible attention de la part des parents vis à vis des enfants peut expliquer en partie ces résultats. Une incitation par les parents à faire consommer des fruits et légumes aux enfants pourraient apporter des bénéfices physiques et socio-émotionnels. Fruit and vegetable consumption and mental health across adolescence: evidence from a diverse urban British cohort study. Huang P et coll., 2019. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, doi:10.1186/s12966-019-0780-y. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30736801
Dans ce suivi d’une population au Royaume-Uni, les auteurs observent que le bien-être mental relevé par l’échelle GHQ-12 augmente proportionnellement à la consommation en fréquence et quantité de fruits et légumes, après prise en compte d’autres paramètres alimentaires, socio-démographiques, de santé et de comportements d’hygiène de vie. Le critère de bien-être subjectif (satisfaction de la vie) amène des résultats analogues. On observe aussi un ralentissement de la consommation de fruits et légumes avec l’âge à partir de 70 ans environ, alors que cette consommation augmentait progressivement jusqu’à 55 ans. Lettuce be happy: A longitudinal UK study on the relationship between fruit and vegetable consumption and well-being. Ocean N et coll., 2019. Social Science & Medicine, doi :10.1016/j.socscimed.2018.12.017. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30626498
Dans ce suivi d’adolescents (17 ans) puis adultes (29 ans) aux USA, les auteurs étudient à 3 reprises au cours du suivi la dépression (échelle CESDS) et la consommation de fruits et légumes. Les patients déprimés au cours des 3 points de mesure sont plus nombreux à n’avoir pas consommé de fruits ou de légumes la veille. Les résultats, à part la mesure à l’adolescence, sont atténués en période adulte après ajustements. Does Fruit and Vegetable Consumption During Adolescence Predict Adult Depression? A Longitudinal Study of US Adolescents Hoare E et coll., 2018. Front. Psychiatry, doi: 10.3389/fpsyt.2018.00581. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30483164
Dans ce suivi d’une population de plus de 50 ans au Royaume-Uni, sur 6 ans, les auteurs observent que la consommation de fruits et légumes et le bien-être interagissent. La consommation de fruits et légumes diminue avec le temps, et les gens qui ont un bien-être psychologique plus important au départ réduisent moins leur prise de fruits et légumes. Ainsi c’est le bien-être qui pourrait être précurseur de la prise de fruits et légumes. Longitudinal associations between psychological well-being and the consumption of fruits and vegetables. Boehm JK et coll., 2018. Health Psychol. doi: 10.1037/hea0000643. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30234355
Etudes d’observation
Dans cette observation au Royaume Uni sur près de 14000 personnes, le risque d’avoir un bien-être mental faible (mesuré par des indicateurs adaptés) augmente avec une faible prise de fruits et légumes, après prise en compte de facteurs confondants. Major health-related behaviours and mental well-being in the general population: the Health Survey for England. BMJ Open, Stranges S et coll, 2014, doi: 10.1136/bmjopen-2014-005878. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25239293
Dans cette observation chez des adultes jeunes neo-zélandais et nord-américains, les auteurs étudient les liens entre consommations de fruits et légumes (crûs, en conserve, transformés), sur divers aspects de la santé mentale (symptômes dépressifs, anxiété, humeur négative ou positive, satisfaction de la vie, épanouissement). Dans leur analyse ils tiennent compte du niveau socio-économique, de l’IMC, le sommeil, l’activité physique, le tabagisme et la prise d’alcool. Les fruits et légumes crûs sont associés à une baisse des symptômes dépressifs et une humeur plus positive, une satisfaction de la vie et un épanouissement plus importants. Les fruits et légumes transformés n’aboutissent qu’à une humeur plus positive. Le top 10 des aliments crûs associés à ces effets comprend les carottes, les bananes, les pommes, les feuilles vertes comme les épinards, les pamplemousses, la laitue, les agrumes, les baies fraîches, le concombre et les kiwis. Intake of Raw Fruits and Vegetables Is Associated With Better Mental Health Than Intake of Processed Fruits and Vegetables. Brookie KL et coll., 2018. Front. Psychol. doi: 10.3389/fpsyg.2018.00487. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29692750
Dans cette observation de jeunes adultes, la consommation de fruits et légumes est associée à un plus grand bien-être, de plus grandes curiosité et créativité, d’un jour même à l’autre selon la consommation, et aussi, indépendamment, à un affect plus positif. Au niveau individuel les sucreries sont liées à une augmentation de l’affect positif. On carrots and curiosity: eating fruit and vegetables is associated with greater flourishing in daily life. Conner TS et coll., 2015. Br J Health Psychol. doi: 10.1111/bjhp.12113. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25080035
Les auteurs étudient le contentement de manger sur le moment, dans la vie courante, pendant 8 jours, de personnes qui entrent leurs données alimentaires sur leur smartphone. Les légumes apportent le plus de contentement ; les sucreries apportent autant de « contentement » que les fruits et légumes ; le dîner induit autant de contentement que le snacking. Il faut différencier « l’alimentation santé » et « l’alimentation bien-être ». Healthy food choices are happy food choices: Evidence from a real life sample using smartphone based assessments. Wahl DR et coll., 2017. Sci Rep. doi: 10.1038/s41598-017-17262-9. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29213109.
Dans cette observation sur une population chinoise, la préférence pour les fast food, collations salées et boissons sucrées sont associées non seulement à un moins bon état psychologique, mais aussi à un meilleur bien-être psychologique. Les auteurs font l’hypothèse que les adultes chinois consomment des produits fast food et collations salées pour un plaisir gustatif liée à la westernisation de la Chine moderne. Assessing the Association of Food Preferences and Self-Reported Psychological Well-Being among Middle-Aged and Older Adults in Contemporary China-Results from the China Health and Nutrition Survey. Lee YH et coll., 2018. Int. J. Environ. Res. Public Health, doi:10.3390/ijerph15030463. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29518924
Dans cette observation chez des adolescents coréens, des comportements alimentaires favorables (petit-déjeuner régulier, fruits et légumes, produits laitiers sont positivement associés à un bon état de santé auto-perçu, de sommeil et de satisfaction personnelle, négativement associés à la sensation de stress et aux symptômes dépressifs. Vice versa pour la consommation de caféine, de boissons sucrées et de fast foods. Il reste à déterminer si un bon comportement alimentaire est la cause ou la conséquence d’un meilleur bien-être. Dietary behaviour, psychological well‑being and mental distress among adolescents in Korea. Hong SA et coll., 2017. Child Adolesc Psychiatry Ment Health, DOI 10.1186/s13034-017-0194-z. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29209411
Dans cette observation en Lithuanie, les fruits et légumes frais sont associés à un meilleur bien-être psychologique, de même qu’une prise de pommes de terre, viande, végétaux bouillis et œufs inférieure à la moyenne, après ajustements multiples. Le bien être psychologique est aussi positivement associé à la prise de volaille et de poisson et négativement chez les femmes à la prise de sucreries. Link between healthy lifestyle and psychological well-being in Lithuanian adults aged 45–72: a cross-sectional study Laura Sapranaviciute-Zabazlajeva et coll., 2017. BMJ Open, doi : doi: 10.1136/bmjopen-2016-014240. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28373254
Dans cette observation puis suivi d’une large population australienne adulte, la consommation de fruits et légumes en début d’étude est associée à une baisse de troubles psychologiques, mais en suivi, cet avantage est atténué après ajustements sur variables sociodémographiques et d’hygiène de vie. Fruit and vegetable consumption and psychological distress: cross-sectional and longitudinal analyses based on a large Australian sample. Nguyen B et coll., 2017. BMJ Open, doi:10.1136/bmjopen-2016-014201. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28298322
Dans cette observation, de jeunes adultes renseignent leur consommation alimentaire quotidiennement sur 21 jours, de même que leur affect positif ou négatif. Les jours ou les volontaires ont un affect plus positif, ils rapportent consommer davantage de fruits et légumes. La prise de fruits et légumes influence positivement l’affect le jour suivant, suggérant que les alimenys bons pour la santé sont à l’origine des variations de l’affect et non le contraire. Des changements notables d’affect étaient observés pour la consommation de 7 à 8 portions de fruits et légumes par jour. Many apples a day keep the blues away–daily experiences of negative and positive affect and food consumption in young adults. White BA et coll., 2013. Br J Health Psychol. doi: 10.1111/bjhp.12021. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23347122
Revues
Dans cette revue, l’auteur rappelle les conséquences néfastes d’une faible prise de fruits et légumes sur le microbiote intestinal ce qui pourrait impacter le bien-être psychologique en altérant le comportement en réponse au stress à travers le nerf vague. La diminution de consommation de fruits et légumes par les nouvelles générations est très préoccupante. Whole Fruits and Fruit Fiber Emerging Health Effects. Dreher M et coll., 2018. Nutrients, doi:10.3390/nu10121833. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30487459
Avril 2019 © Viviane de La Guéronnière