Incroyables légumes crucifères
En un clin d’œil
Ces extraordinaires légumes jouent un rôle protecteur contre de nombreux cancers. Il s’agit de l’ensemble des choux, radis et bien d’autres. Leur secret ? des principes actifs, les glucosinolates, transformés en isothiocyanates détoxifiants et anticancéreux. Dans notre corps, ces principes actifs contribuent à réduire le risque de cancers. Ils suppléent aussi à la défaillance, fréquente, d’enzymes également détoxifiants et dépolluants. Grâce à la prise de glucosinolates, donc de légumes crucifères, on a souvent montré que la défaillance est atténuée voire neutralisée.
Les crucifères à la loupe
Ces légumes à l’étonnant pouvoir protecteur s’appellent aussi brassicacées. Leur nom « crucifères » vient de leurs fleurs à 4 pétales disposés en croix.
Quels sont ces légumes ?
- Les choux : choux rouge, choux blancs, chou-rave, choux fleurs, choux de Bruxelles, choux chinois, chou vert…
- Les brocolis
- Les radis, les navets, le raifort
- La moutarde
- La roquette, le cresson
- Le colza, mais l’huile apporte peu de principes actifs
Principe actif et kit d’utilisation
Dans le crucifère il y a donc les glucosinolates, qui ne sont pas encore actifs ; ils seront activés par une enzyme végétale aussi présente dans ces légumes, la myrosinase. Quand on mâche ces légumes, la myrosinase vient au contact des glucosinolates et les transforme en isothiocyanates actifs et protecteurs. Les bactéries de notre tube digestif (microbiote) sont aussi capables de transformer les glucosinolates en isothiocyanates actifs.
Amélioration d’un désavantage génétique
Contre les cancers, les crucifères sont particulièrement précieux lorsqu’on porte des formes de gènes détoxifiants défaillantes, dites « nulles ». Cette éventualité fréquente (la moitié de la population environ), est un facteur de risque supplémentaire de ces maladies. Les crucifères réduisent voire annulent l’excès de risque et sont encore plus efficaces chez les personnes concernées. Comment ? Une hypothèse est que le gène inactif tire ici le bénéfice de son défaut. En effet, le gène inactif est peu ou incapable de « métaboliser » donc dégrader des toxines, mais aussi les isothiocyanates qui du coup persistent et agissent dans l’organisme plus longtemps.
Profil nutritionnel
Au-delà des substances anticancéreuses, elles sont souvent riches aussi en vitamines B9, C, en antioxydants flavonoïdes, ce qui contribue à leur donner encore d’autres bénéfices, cardiovasculaires notamment.
Les effets sur la santé
Contre le cancer du poumon
Selon une grande observation européenne, une prise hebdomadaire de crucifères est associée à une baisse de risque du cancer du poumon de 22% ; si parmi 2 gènes détoxifiants, l’un est inactif (45% de la population), la réduction est de 35% ; si les deux gènes le sont (8% de la population), elle atteint 72%. Il n’y a pas de protection ici quand les deux gènes sont actifs (47% de la population).
Focus sur les cellules des fumeurs : un test montre qu’avec prise de brocolis, les lésions de l’ADN diminuent de 41%, et la résistance à l’oxydation de l’ADN s’améliore de 23%. Encore une fois, l’effet est plus fort quand un gène détoxifiant est inactif.
Contre le cancer du sein
Nombreuses sont les études qui rapportent une protection des légumes crucifères contre le cancer du sein, notamment à récepteur oestrogène négatifs, de 15 à 50% entre prises extrêmes dans les différentes populations étudiées.
Contre d’autres cancers
Les cancers colorectaux, de l’estomac, seraient diminués de 18% entre faibles et fortes consommations, sous dépendance génétique encore une fois. Rein, œsophage, bouche sont aussi concernés, notamment.
Effet anti- pollution
Les Chinois, qui sont parfois très exposés à la pollution et qui consomment souvent des crucifères, ont eu l’idée de tester une boisson aux brocolis prise chaque jour pendant 3 semaines. La boisson aide à détoxifier le benzène en comparaison du placebo.
Comment les consommer
Combien ?
Mettez les crucifères dans votre assiette une fois par semaine ! Utilisez aussi de la moutarde en condiment, variez toutes les sources les sources de ces légumes car il y a différentes formes d’isothiocyanates avec des cibles peut-être différentes.
Préparation
En cuisson éviter l’ébullition ; évitez aussi la congélation, qui peut altérer les composés actifs. Dans la moutarde en condiment il y a beaucoup d’isothiocyanates, mais dans l’huile de colza, peu. L’huile de colza reste néanmoins intéressante, riche en oméga-3 végétal.
En savoir plus
Incroyables légumes crucifères – Biblio
Janv 2018, révisé en Février 2019 © Viviane de La Guéronnière